Extrait de l’ouvrage « Rhume, otites, rhino-pharyngites… chez l’enfant » d’Hélène Ferran, publié aux éditions Grancher (pages 49-51)
Les probiotiques
Ce sont des organismes microscopiques vivants qui, par définition, ont un effet bénéfique sur la santé de celui qui les consomme. Ils sont naturellement présents dans l’organisme et favorisent la digestion, l’immunité et le maintien de l’intégrité de la barrière intestinale.
On les trouve dans l’alimentation (produits lactofermentés, tels que yaourts, légumes et jus de légumes lactofermentés…) ou sous forme de compléments alimentaires (gélules, sachets…).
Lors d’une supplémentation en probiotiques sous forme non alimentaire, plusieurs points sont importants :
La qualité des probiotiques : privilégier les laboratoires reconnus pour la qualité de leurs préparations. Certains laboratoires ont une longue expérience des probiotiques, et proposent des complexes de qualité. Mieux vaut éviter les formulations premier prix qui risqueraient d’être inefficaces et qui sont souvent sous-dosées. La fabrication de probiotiques nécessite des techniques élaborées et, par conséquent, ces produits sont souvent coûteux lorsqu’ils sont bien formulés.
La quantité ingérée par jour : pour un enfant, on recommande la prise d’au moins 10 milliards d’UFC (Unités formatrices de colonie) par jour. Les études cliniques ayant démontré l’efficacité des probiotiques portent le plus souvent sur ces quantités-là.
Le moment où on les consomme : on recommande généralement de les prendre sur un estomac vide. Le moment idéal pour un enfant est donc le matin à jeun (au moins dix minutes avant le petit déjeuner), dans un verre d’eau à température ambiante.
Les souches choisies : pour le cas précis des troubles ORL, on ciblera les souches qui ont prouvé leur efficacité dans ce domaine, en particulier Lactobacillus rhamnosus GG et Lactobacillus acidophilus. Bien souvent, les probiotiques ciblés pour les enfants contiennent aussi d’autres souches qui ont montré leur intérêt au niveau digestif pour la prévention et le traitement des diarrhées, des coliques, de la constipation et de l’intestin irritable (on retrouve Lactobacillus rhamnosus GG, Lactobacillus reuteri, Bifidobacterium infantis, Lactobacillus plantarum, Streptococcus thermophilus, Bifidobacterium lactis…, chaque souche ayant des effets plus ou moins spécifiques).
La durée de la supplémentation : pour faire suite à un traitement antibiotique, une supplémentation d’au moins quinze jours (idéalement trois semaines) sera nécessaire. Si l’on veut prévenir durablement les troubles ORL chez un enfant pour qui ces problèmes sont chroniques, une supplémentation quotidienne de plusieurs mois pourra être envisagée (trois à six mois) et renouvelée au moins une fois par an. On pourra éventuellement diminuer la durée de la supplémentation la deuxième année et les années suivantes.
Voici, par exemple, ce qui pourrait être proposé chez un enfant sujet aux troubles ORL chroniques : six mois de supplémentation la première année, puis trois mois la deuxième année de septembre à décembre en prévention des infections hivernales avec de nouveau un mois au printemps, et deux fois un mois la troisième année (avec un mois avant l’hiver et un mois au printemps). Sans oublier une supplémentation systématique en cas de traitement antibiotique éventuel.
Les prébiotiques
Ce sont des fibres qui résistent à la digestion chez l’homme, et qui sont fermentées par le microbiote intestinal. Ce sont, en quelque sorte, les aliments du microbiote. Ces prébiotiques permettent d’orienter la flore intestinale et de modifier spécifiquement sa composition et/ou son activité. Les prébiotiques reconnus aujourd’hui sont des sucres courts ou oligosaccharides : inuline, fructo-oligosaccharides (FOS), lactulose, gomme d’acacia, galacto-oligosaccharides (GOS)… On les trouve en abondance dans les aliments riches en fibres, comme les fruits et les légumes (la banane, par exemple), les céréales complètes (blé et riz), les graines de psyllium.
Lors d’une supplémentation en probiotiques, un apport en fibres prébiotiques sera utile, pour ne pas dire indispensable. Cet apport peut être assuré par l’alimentation ou par des complexes « symbiotiques » associant prébiotiques et probiotiques.